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Gaspard Salcedo
Messages : 138
Enregistré le : dim. 02 mai 2021, 15:46
Nom de l'avatar : Jean-Paul Belmondo
Pseudo : Gaspard
Sexe : Homme cisgenre
Date de naissance : 04/11/019
Lieu de naissance : Casarastra
Parti politique : UDF (Droite)
Biographie : https://wiki.froce.fr//index.php?title=Gaspard_Salcedo

L'action de ce RP est un flashback. Elle se déroule en 56, soit 51 ans avant le temps de jeu actuel. Gaspard Salcedo a alors 37 ans, a été emprisonné 11 ans plus tôt et tente de relancer sa carrière politique.

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23H.

La Maserati Ghibli de Salcedo traçait sa route à vive allure sur la Moyenne Corniche, reliant Chouchenn à Monticello. A peine une heure auparavant, l'homme d'affaires venait de recevoir un coup de fil de son avocat qui le pressait de le rejoindre dans ses bureaux. Une affaire urgente, il ne pouvait en dire plus au téléphone, mais il s'agissait de l'avenir politique et financier de son client.

Salcedo était sous pression. La vente, un an plus tôt, du fonds d'investissement FIFM lui avait rapporté un joli pactole, mais ce dernier avait été quasiment entièrement englouti dans le rachat et la modernisation de l'entreprise pharmaceutique Berdzini. Quand au groupe Médiasalcedo, il subissait de plein fouet la crise de la presse écrite et de la publicité télévisuelle et peinait à dégager des marges.

Pour ne rien arranger, le projet politique de Salcedo tardait à prendre forme. Il avait réussi à monter une équipe de communicants et d'hommes d'affaires pour soutenir une future campagne nationale, mais peu de barons de la droite ou du centre ne paraissaient enclins à le soutenir publiquement. Une question de semaines, pensait Gaspard : quand ils s'apercevront qu'il n'y a personne de mieux placé que lui, ils se rangeront sagement. Il n'empêche, l'ancien maire d'Aspen n'était pas rassuré. Il se demandait comment, plus de dix ans auparavant, alors qu'il n'avait que vingt-deux ans, il avait pu être propulsé à des postes ministériels majeurs presque sans rien demander. Du jamais-vu. Certes, cela tenait beaucoup au membre de cabinet qui avaient été missionnés pour l'encadrer et qui faisaient la majeure partie du boulot, mais tout de même. Aujourd'hui, il devait se battre cent fois plus pour obtenir cent fois moins que les portefeuilles d'alors.

Plongé dans ses pensées, Salcedo ne se rendit pas compte qu'il approchait à quasiment cent dix kilomètres heure d'un dangereux virage à épingle à cheveux. Réagissant au dernier moment, il freina d'un coup sec en donnant un coup de volant à droite. L'arrière de la voiture chassa, faisant crisser les pneus, le véhicule avançant en crabe sur une bonne vingtaine de mètres avant de se remettre dans la bonne direction. Gaspard s'essuya le front et repartit, avec une allure plus modérée, vers Monticello.

Vingt minutes plus tard, il se gara devant les bureaux de son avocat. Maître Gondini occupait un étage d'un immense immeuble de Monticello. Salcedo sortit de sa voiture et s'engouffra dans l'immeuble.

Vingt-cinquième étage. Salcedo sortit de l'ascenseur. Les bureaux de l'avocat, entièrement vitrés, permettaient en temps normal de voir s'affairer une armée d'avocats et de juristes dans plusieurs pièces. Cette nuit, seule une pièce était allumée, dans le bureau de Maître Gondini. Gaspard y aperçut plusieurs silhouettes, dont une lui était particulièrement familière. Celle d'un juge ripou d'Aspen, une enflure de première, vendue aux centristes et à la gauche, qui tenait une bonne douzaine de politiques du pays par les balloches. Hors de question d'avoir affaire à lui. Quelle était cette idée à la con de son avocat ? Avait-il été forcé. Salcedo rebroussa chemin et se dirigea vers l'ascenseur. Il fut bloqué dans son demi tour.

Deux hommes, armés de 9mm à silencieux, lui barrèrent l'accès à l'ascenseur. Salcedo ne moufta pas. Il se contenta de souffler par le nez, et ne se fit pas prier pour rejoindre le bureau de son avocat.

Celui-ci l'accueillit avec un air triste.

- Désolé, Gaspard... Ils nous avaient sur écoute depuis des mois. Je l'ai appris hier.

Salcedo leva la tête vers le juge. En complet prince-de-Galles, il affichait un visage triomphant. Sa petite taille, sa moustache grise, ses lunettes en cul de bouteille et son imper beige n'inspiraient à Salcedo qu'un dégoût profond. Allié des politiques de gauche et de la mafia postrévolutionnaire frôçeuse, le juge Bernard utilisait tous les moyens de la justice, et au-delà, pour compromettre des hommes politiques de droite et les envoyer derrière les barreaux ou les faire chanter. Salcedo était convaincu, sans preuves, que ce petit fonctionnaire était en grande partie responsable de sa condamnation à de la prison ferme pour un crime qu'il n'avait pas commis, plus de dix ans auparavant.

- Gaspard Salcedo. Enfin je vous rencontre.

Le juge eut un petit rictus.

- Je ne compte pas passer la nuit ici. Laissez-moi être très clair. Vous avez racheté le laboratoire Berdzini, dont une usine en Transalpie produit chaque mois plusieurs centaines de kilos d'héroïne à destination du marché américain. Lors de votre élection à la mairie d'Aspen en 40, vous avez placé pas moins de 26 militants de votre parti à des postes municipaux très bien payés, sans que ces derniers n'aient jamais rien fourni comme travail à la collectivité. En 47, vous avez mis plusieurs journalistes de votre groupe MédiaSalcedo sous pression pour qu'ils ne traitent votre activité ministérielle que sous un jour positif. Vous avez revendu le groupe FIFM il y a un an à un oligarque russe à un prix bien supérieur à ce que ce groupe vaut réellement, et entre temps vous avez réinvesti plusieurs millions de pluzins dans un hôtel appartenant à ce même oligarque, à Casarastra. Je ne parle même pas des enquêtes pour abus de biens sociaux et trafic d'influence déjà ouvertes...

Salcedo transpira à grosses gouttes. Oui, des militants du MRP avaient été embauchés à la mairie d'Aspen. Mais il n'avait rien décidé, c'était son chef de cabinet qui avait tout organisé. Oui, il avait passé des coups de fil à des journalistes, mais qui, en Frôce, ne le faisait pas ? Oui, il savait qu'une usine de Berdzini fabriquait de la drogue en grosses quantités, mais il ne le savait que depuis une semaine. D'ailleurs, il n'en avait parlé qu'à une seule personne...

Son avocat. Ce dernier se tortillait sur son fauteuil.

- Eh oui, M. Salcedo. La justice frôçeuse a parfaitement le droit de placer un avocat sur écoute, en avertissant le bâtonnier et dans le cas où ces écoutes portent sur des suspicions de crimes... Avec vos histoires d'héroïne, on est en plein dedans, pas vrai ?

Salcedo ne comprenait pas comment il avait pu se faire berner ainsi. Comment son avocat, réputé, extrêmement cher, avait pu se faire avoir comme un bleu.

- Monsieur Salcedo, vous risquez au bas mot quinze ans de prison et plusieurs millions de pluzins d'amende. Vous voulez retourner en prison, Monsieur Salcedo ? Il paraît que votre séjour aux Baumettes fut assez mouvementé...

Gaspard ferma les yeux. La simple évocation de ces mois passés derrière les barreaux, entouré de junkies, de criminels, de tortionnaires et de pédophiles lui donnait la nausée.

- Je vais être direct, Monsieur Salcedo. Si vous déposez une seule candidature à une élection, peu importe laquelle, même pour être maire d'arrondissement, tous ces dossiers sortent et vous pouvez être sûr que la condamnation sera exemplaire. Si vous vous tenez à carreaux et que vous vous contentez de vos petits dossiers d'affaires véreuses, alors on oublie tout cela et on classe sans suite les affaires déjà en cours.

Le juge prit sa serviette et son chapeau et sortit du bureau de l'avocat, entouré de ses sbires qui avaient encore le pistolet pointé sur Salcedo.

- Cinquante ans, Monsieur Salcedo. C'est la durée de prescription pour fabrication et trafic de drogue à échelle industrielle. D'ici là, je crois que je ne serai plus de ce monde... Et vous non plus !
Nombre de mots : 1381
Chancelier Suprême, en charge de la Santé et des Affaires Sociales.
Ancien Ministre.
Biographie
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