69, Boulevard Magnus Madarjeen - Appartement de Karl Lacroix-Hanke

[Karl Lacroix-Hanke]

Depuis la venue au monde de ses quadruplés, Karl Lacroix-Hanke résidait au 69, boulevard Magnus Madarjeen, dans un appartement en duplex très spacieux, localisé en plein centre-ville de Vauxin.

Celui-ci comportait un salon, une salle à manger, une cuisine toute équipée, une petite salle d'eau avec WC, pour les visiteurs, une chambre d'ami et un bureau de travail au 1er étage.

A celui du dessus, se trouvaient 4 autres chambres, un WC séparé, une salle de bain plus grande, contenant un spa ainsi qu'une terrasse d'une quinzaine de mètres carrés donnant sur la cité des pâpes.

Karl était toujours considéré comme un voisin serviable et sympathique. Sa réputation de tombeur le suivait, car ce n'est jamais la même femme qui l'accompagnait.

Il gérait plutôt bien ses enfants, en tant que père célibataire.

[Karl Lacroix-Hanke]

Karl n'avait pas bien dormi la nuit dernière. Son grand-père, Louis-Damien ne pétait pas la forme. Il avait fait un malaise le matin, lors de son petit-déjeuner et après une journée stressante pour son entourage, le médecin avait finalement décidé de ne pas le faire hospitaliser. Ce n'était pas la première fois que son grand-âge lui jouait des tours. Et qu'il tracassait Karl par la même occasion.

Il posa donc son après-midi pour s'effondrer de fatigue sur le canapé, les enfants étant chez leur tante, Aurore... Les élections approchaient à grand pas. Il fallait désormais se préparer et pour cela, mieux valait être en forme. Le RDH était donné loin derrière dans les sondages, mais ce n'était pas la première fois que les instituts sous-estimaient les humanistes.

[Karl Lacroix-Hanke]

Si Karl était encore en vie, c'était grâce à sa soeur, Aurore, qui avait eu l'instinct de venir le voir par surprise, le soir où il avait fait sa tentative de suicide, en avalant une surdose de calmants.

Sans ce hasard, il ne serait plus en vie. Ce fut elle, qui appela les secours puis fit les démarches pour le faire hospitaliser dans un service psychiatrique, pour l'aider à aller mieux.

Et ce fut également elle, qui lui suggéra de passer le relais de la métropole et de prendre du recul. Elle s'occupa de tous les papiers et jamais ils ne furent aussi proches.

Au sein de la famille, Karl se rendit compte qu'il était entouré des siens et que dans l'obscurité de son quotidien, ses proches étaient des flambeaux. Ce ne serait pas tous les jours simple, mais il continuerait à mettre un pied devant l'autre, à chuter parfois... sauf qu'il trouverait des dizaines de mains pour l'aider à se relever. Aussi, Aurore avait visé juste : si Louis-Damien était là, il lui aurait collé un coup de pied au cul mémorable...

Ses enfants, Aurore les prenait en charge en son absence. Elle et Eric s'assureraient de leur bien-être et de leur éducation. Il les verrait toutes les semaines, dans cette résidence isolée du reste du monde, où chacun venait se ressourcer, parler avec des médecins, sans réfléchir au lendemain. Il y serait en sécurité, protégé de ses démons intérieurs qui avaient déjà failli lui retirer la vie par deux fois...